Disclaimer : Dans cet article, vous ne trouverez pas une énième méthode soi-disant simple et rapide qui vous explique qu’en buvant un jus de citron mélangé à du gingembre tous les matins à 8h02 vous réussirez à perdre du poids.
Mais plutôt une vraie réflexion sur votre manière d’appréhender la perte de poids pour vous apporter une réponse concrète à cette fameuse question :
Comment réussir à perdre du poids ? Et surtout comment ne pas le reprendre ?
Car réussir à faire diminuer temporairement le chiffre sur la balance est à la portée d’un grand nombre d’entre nous. Mais réussir à atteindre son poids de forme et s’y maintenir est une toute autre question.
Commençons d’ailleurs par parler du poids et de la balance
On a tous en tête un poids idéal que l’on rêverait de faire. Un désir ardent de voir ce foutu chiffre s’inscrire un jour sur la balance. Cela serait comme une forme de délivrance. Comme si on se libérait d’un poids qui pesait constamment sur nos épaules (c’est le cas de le dire).
Pensant qu’atteindre ce poids ferait de nous une personne plus heureuse, plus épanouie, moins complexée. C’est en tout cas ce que voudrait nous laisser penser la société qui a fait de son idéal de beauté la minceur, promouvant comme modèle de perfection et de réussite un corps toujours plus mince et affiné.
Mais la réalité est bien différente de nos attentes. Car ce poids que l’on espère tant atteindre est le plus souvent éloigné de notre poids naturel (ou set point).
Le set point c’est quoi ?
C’est tout simplement notre poids d’équilibre. Un poids pour lequel notre corps fonctionnerait de manière optimale, nous permettant ainsi de rester en meilleure santé le plus longtemps possible.
Ce poids est déterminé en grande partie par nos facteurs génétiques et varie bien évidemment d’un individu à l’autre en raison de nos spécificités personnelles.
Ce poids, notre corps œuvre constamment pour nous en rapprocher le plus possible, et surtout, faire en sorte qu’on s’y maintienne. Car pour lui seules notre santé et notre survie comptent. Le reste est dérisoire.
Pour cela, il utilise donc des mécanismes neuro-hormonaux qui régulent notre appétit. Pour le dire plus simplement, il contrôle notre faim, mais aussi notre satiété, au travers de différents signaux physiques. Comme par exemple en faisant gargouiller notre ventre, ou bien en faisant chuter le plaisir en bouche lorsque l’on mange pour nous indiquer que la faim s’atténue.
C’est ainsi qu’il régule en conséquence notre poids. En ajustant les entrées et sorties du corps. Car c’est bien ça qui explique les variations de notre poids. La balance entre :
- D’un côté, notre apport énergétique au travers des calories que l’on consomme dans notre alimentation
- Et de l’autre, notre dépense énergétique au travers des calories brûlées par notre corps.
Pour faire simple :
- Si on mange plus de calories que l’on en dépense, on prend du poids car on est en surplus calorique. Le corps va donc stocker ce surplus sous forme de gras.
- Si on mange moins de calories que l’on en dépense, on perd du poids car on est en déficit calorique. Le corps va donc compenser ce manque d’énergie en utilisant la graisse qu’il a directement à disposition.
- Si on mange autant de calories que l’on en dépense, notre poids se stabilise. On parle alors de maintenance calorique. Le corps va faire en sorte de nous maintenir autour de notre poids d’équilibre (ce fameux set point).
Idéalement, on devrait donc maintenir notre poids d’équilibre de manière la plus stable possible.
Comment ?
Tout simplement en écoutant nos sensations alimentaires. C’est-à-dire que l’on devrait manger ce qui nous fait envie dès que l’on ressent la faim. Et on devrait s’arrêter de manger dès que l’on est rassasié.
Comme cela, on mangerait suffisamment, sans aller au-delà de sa faim, tout en se faisant plaisir. On obtiendrait donc un équilibre alimentaire optimal qui permettrait de nous maintenir autour de notre poids d’équilibre sans se prendre la tête avec notre alimentation. Simplement en ayant un comportement alimentaire régulé par nos sensations alimentaires.
Tel n’est pas le cas lorsque l’image que renvoie le miroir devient source de complexes.
Laissant penser que perdre du poids est un impératif qui nous permettra de changer le regard que l’on se porte. Nous permettant enfin de réussir à accepter notre corps et pouvoir se dévêtir sans crainte, ni honte.
Contrôler son alimentation pour maigrir semble alors être la solution.
Mais c’est aussi ce qui constitue le problème !
Sortir du contrôle strict de son alimentation
Dès que notre poids n’est pas un sujet majeur de notre vie, on mange intuitivement, sans trop se poser de question. On écoute nos envies et on mange ce qui nous fait plaisir sur le moment. Si ce petit muffin nous fait de l’œil et qu’on estime qu’il comblera parfaitement notre petite faim sur le moment, alors aucun problème, faisons-nous plaisir.
Mais lorsque l’on est préoccupé par son poids, les choses ne se passent pas aussi naturellement que ça.
L’obsession pour son poids et la peur de voir le chiffre grimper sur la balance amène à se restreindre et à ne pas tenir compte de ses envies.
Tout simplement parce que donner libre cours à ses envies est perçu comme une forme de négligence.
Un laisser aller en totale contradiction avec le contrôle strict qu’imposent les régimes.
Car penser, réfléchir régime, c’est s’autoriser à manger les aliments que l’on considère bons pour perdre du poids. Mais s’interdire d’être charmé par un aliment que l’on estime mauvais dans le cadre de son régime.
Ces mêmes aliments que l’on diabolise à l’extrême et sur lesquels on va faire un maximum d’efforts pour ne pas se laisser tenter.
On en vient même à penser que s’écouter et répondre à ses envies n’est pas une bonne chose. Que s’autoriser à manger est quelque chose de “mauvais” nous empêchera d’atteindre ce corps parfait que l’on convoite depuis si longtemps.
On choisit donc le plus souvent d’ignorer sa faim car ce n’est pas en accord avec ce contrôle alimentaire que l’on pense indispensable.
Ce qui ne fait que générer une sentiment de frustration, qui associé à une faim qui devient progressivement ingérable, amène tôt ou tard, inéluctablement et logiquement au craquage.
J’aurais très bien pu dire “qui amène [malheureusement] au craquage. Parce que c’est comme celà qu’on le perçoit dans ces moments-là. Avec une certaine fatalité où on rentre dans le jugement de soi-même. Où on se perçoit comme une personne faible, sans volonté, qui fait preuve de faiblesse face à la nourriture et qui ne fait pas tout pour réussir à perdre du poids.
Mais en réalité, craquer dans ces moments-là est simplement une conséquence logique.
Oui, C’EST TOUT À FAIT NORMAL qu’en se restreignant, en se privant, en étant confronté à une frustration omniprésente, on finisse un moment ou l’autre par se jeter sur la nourriture.
Car pour notre corps c’est un impératif de manger. Le corps humain c’est un peu comme une voiture. Il a besoin de carburant pour fonctionner. Dieu merci, pas du gasoil (au moment où j’écris cet article, le prix du gasoil n’a jamais été aussi haut en France : plus de 2 euros le litre…).
Néanmoins, il lui faut sa propre énergie : la nourriture.
Car tout comme la voiture n’avance plus si on ne lui apporte pas de carburant, notre corps s’affaiblit si on ne mange pas. On ressent rapidement une fatigue importante, on est plus facilement irritable, on éprouve des difficultés à se concentrer..
Bref, on se sent rapidement à plat, sans énergie. Jusqu’à atteindre la fameuse zone rouge du réservoir : ce fameux moment où on est contraint de recharger les batteries et où on craque sur la nourriture.
D’ailleurs ce qui prouve qu’il n’y a rien d’anormal à répondre à sa faim, c’est qu’aux premiers abords, ce moment de laisser aller est plutôt satisfaisant.
D’une part, parce qu’on mange le plus souvent quelque chose qu’on apprécie et dont on s’est privé pendant longtemps.
Et d’autre part, parce que le fait de manger apporte un petit coup de boost. Un regain d’énergie qui vient contraster avec la fatigue accumulée sur les derniers jours en raison d’une privation importante.
Mais on est très rapidement rattrapé par la culpabilité de ne pas avoir réussi à maintenir les interdits qu’on s’était imposés.
Et même si on ressent une forme de soulagement après s’être laissé aller le temps d’un instant en réussissant à s’éloigner de tous ces interdits qui nous privent du plaisir de manger, on est très rapidement rattrapé par cette nécessité de devoir garder le contrôle sur ce qu’on mange.
Ce qui incite rapidement à reprendre toutes les règles que l’on avait mis en place à cet effet et à se restreindre à nouveau. Parfois, encore plus. Comme si s’interdire de manger était à la fois une sorte de punition et une forme de compensation nécessaire pour rééquilibrer les choses.
On rentre donc progressivement dans un cercle vicieux, celui de la restriction cognitive, où on l’on tente inlassablement de garder le contrôle de son alimentation, pensant que c’est indispensable pour réussir à perdre du poids. Alors même que c’est en partie cela qui pose problème et qui empêche de retrouver une relation saine à la nourriture nécessaire pour retrouver son poids de forme.
C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Car on pense que les régimes sont la solution adéquate alors que la privation et la restriction constituent le problème qui enlisent dans un cycle infernal où les résultats sont très rarement au rendez-vous.
Laissant penser que la nourriture est le cœur du problème. Et qu’il va falloir faire encore plus d’efforts pour se contrôler.
On revient donc au point de départ, sans solution. En faisant le choix d’être plus assidue, de faire encore plus d’effort pour être sur d’être capable de respecter ses règles alimentaires.
Ces mêmes règles qui constituent le problème tel un cheval de Troie et dont il faudrait progressivement s’éloigner. Voir même définitivement se débarrasser.
S’affranchir des règles de son alimentation
Tout le paradoxe est là : la solution que l’on met en place pour réussir à perdre du poids constitue en fait le problème qui nous empêche d’y arriver.
Car plus on cherche à se contrôler, plus on est sujet aux craquages, plus sa relation à la nourriture se dégrade. Et moins on se rapproche d’un rapport sain avec son alimentation nécessaire pour retrouver une alimentation équilibrée permettant petit à petit de se rapprocher de son poids d’équilibre.
Car réussir à retrouver son poids de forme passe par un équilibre nutritionnel permettant à la fois de répondre à ses besoins énergétiques mais aussi gustatifs.
Ce qui est seulement rendu possible lorsque que l’on est à l’écoute de ses sensations et envies. Lorsque l’on s’autorise tout simplement à manger.
Une autorisation qu’il est difficile de se permettre lorsque notre poids demeure une préoccupation angoissante.
Lorsque manger constitue une crainte qui incite à se priver et se restreindre.
On se place dans une bulle pour se protéger de tout éventuel débordement. Comme si être fusionné avec tout un tas de règles pour contrôler son alimentation permettait de se sentir plus en sécurité vis-à-vis de son alimentation.
Comme si ces règles constituaient une sorte de garde-fous nous permettant de nous rassurer : “J’ai des règles, je m’y tiens, et tout devrait bien se passer”.
Mais en réalité ces règles participent aux conflits alimentaires face auxquelles on peut faire face lorsque l’on se retrouve confronté à des choix alimentaires.
Comme s’il y avait en permanence un petit ange sur notre épaule droite qui essayait de nous convaincre que manger telle chose serait une erreur. Et qu’à contrario, le petit diable qui se trouve sur notre épaule gauche tenterait inlassablement de nous persuader que céder nous fera du bien.
Il y a une véritable lutte entre les 2 qui est très envahissante mentalement. Où l’on tente quotidiennement de se convaincre que le petit ange a raison. Car on pense logiquement que celui-ci œuvre pour notre bien malgré son côté culpabilisant qui nous rappelle sans cesse que ce n’était pas une bonne chose de se laisser aller.
Contrairement au petit diable, qui lui paraît plus fun, moins contraignant. Qui nous permet même de lâcher prise un instant, de sortir quelques minutes de cette lutte intérieure quotidienne et de retrouver un instant le plaisir de manger.
Au final, cette vision binaire de l’alimentation, où on est constamment partagée entre le bien et le mal, ne fait que renforcer les sentiments négatifs à notre égard.
Comment penser que l’on est fort ou forte dans la vie de tous les jours, si on arrive même pas à résister à un petit gâteau ou à une tablette de chocolat ?
Il y a immédiatement un sentiment de culpabilité qui s’installe et qui à chaque fois entame un petit peu plus la confiance qu’on a en soi.
Sans parler du fait que cela nous éloigne du comportement alimentaire adéquat pour réussir à retrouver le poids que l’on espère. C’est-à-dire une alimentation flexible, à l’écoute des besoins de son corps, sans culpabilité, mais avec bien-être et plaisir.
Un épanouissement difficile à atteindre dès lors que sa vision de l’alimentation est purement vue comme une opposition entre le bien et le mal. Comme un contrôle à l’école où où on aurait soit réussi soit échoué.
Mais l’alimentation ce n’est pas des mathématiques !
En maths, il n’y a pas dix solutions. Soit vous avez bon, soit vous avez faux.
Manger ne répond pas à cette logique. C’est une harmonie, un équilibre. Un balancement entre ce petit ange indispensable pour manger raisonnablement, sainement et sans excès, et ce petit diable nécessaire pour ressentir la satisfaction et le plaisir de manger.
Faire fusionner les deux demeure le meilleur compromis pour trouver un équilibre propice à une alimentation sans prise de tête.
Une alimentation non plus seulement dictée uniquement par des règles mais régie par l’écoute de ses besoins alimentaires.
Se reconnecter aux sensations de son corps
Quand notre seule préoccupation demeure notre poids. Il n’y a plus qu’une chose qui compte. Le chiffre qui va s’afficher une fois monté sur la balance. On œuvre sans relâche dans l’espoir de le voir diminuer. Avec comme désir ultime de pouvoir une bonne fois pour toute se sentir bien dans sa peau. Arriver à s’accepter, à s’aimer, à se regarder dans le miroir et pouvoir se plaire. À ne plus jamais percevoir son corps comme décevant, repoussant.
Ce même corps que l’on a fini par détester, rejeter. Ignorant par la même occasion ce dont il avait besoin, ce qu’il réclame au quotidien. Ne tenant pas compte des signes qu’il nous envoie pour manifester d’éventuels problèmes.
Qu’ils soient alimentaires de par les innombrables signaux de faim qu’il peut nous faire parvenir. Ou émotionnelle, de par la manifestation physique de nos émotions qui sert parfois à traduire un mal-être intérieur.
C’est comme s’il y avait une déconnexion entre le corps et l’esprit.
Comme si notre tête était posée sur le plan de travail de la cuisine et qu’elle était totalement désolidarisée du corps.
Manger permet un instant de se reconnecter à tout ça.
Mais ce n’est que le temps d’un instant. Un instant de plaisir qui se transforme rapidement en un moment de culpabilité.
Même si cela permet de prendre conscience de l’importance de cette osmose entre le corps et l’esprit.
Une connexion indispensable qui permet de se recentrer sur soi-même. De prendre conscience de ses besoins à la fois en tant qu’être humain mais également d’un point de vue alimentaire.
Ces mêmes besoins constamment réclamés par notre corps au travers de signaux plus ou moins directs que l’on choisit d’ignorer. Alors même qu’ils sont bel et bien là. Et qu’ils expriment un réel besoin.
Mais les écouter est en contradiction avec cette obligation de perdre du poids. Et que dire d’y répondre ? C’est angoissant.
“Imagine,si je décide de m’écouter et que je n’arrive pas à me contrôler. Les dégâts sur mon corps vont être terribles, ça va être un désastre ».
Alors même que les signaux envoyés par notre corps demeurent la source la plus fiable pour à la fois déterminer l’importance de notre faim, et également évaluer notre satiété pour prendre conscience du moment où on n’a tout simplement plus faim.
Mais tout ça demande de faire confiance à son corps. Un corps envers lequel on a plutôt tendance à ressentir un sentiment de trahison. Puisque malgré tous les efforts consentis, rien n’y fait. On arrive pas à obtenir le poids que l’on souhaite.
C’est là toute la difficulté !
Se faire confiance alors qu’on est le plus souvent dans la crainte. Dans l’inquiétude de manger un aliment qui ruinerait tous nos efforts. Dans la peur de prendre le moindre gramme qui perturberait notre humeur.
Mais c’est une étape indispensable pour retrouver une relation saine à la nourriture et pouvoir passer de l’emprise mentale qu’on s’impose à la permission mentale nécessaire pour retrouver une relation saine à la nourriture.
Pour s’autoriser à manger. Retrouver le plaisir de manger ce que l’on aime, sans culpabilité. Pour répondre à ses besoins physiques mais aussi à ses désirs et envies.
C’est ainsi que l’on retrouve le plus simplement possible son poids de forme sans se torturer l’esprit avec la nourriture. Sans enchaîner des régimes à la con qui ne font que gâcher sa santé à la fois physique et mentale.
Cela permet d’inscrire son alimentation dans un équilibre plus sain et surtout plus viable sur le long terme. Permettant progressivement de se rapprocher de son poids d’équilibre. Sans privation, restriction, ni frustration.
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