“Ah les régimes !” Rien que d’écrire le mot, j’ai les dents qui grincent.
Ces méthodes toutes aussi farfelues les unes que les autres, où on vous fait miroiter monde et merveilles. (Oui j’ai un profond désamour pour les régimes, je ne vous le cache pas).
Sur le papier, on nous vend ça comme quelque chose de facile et d’efficace.
Il suffirait de contrôler son alimentation au travers de diverses règles, on s’y tient et hop le tour est joué. On obtient des résultats simples et rapides.
Dans la réalité, c’est une toute autre histoire..
Et ce n’est certainement pas les personnes qui tentent désespérément de contrôler leur alimentation depuis plusieurs années qui me contrediront.
Quand manger devient un plaisir coupable
Dans la vie, rien n’est tout blanc ou tout noir, c’est souvent le gris qui l’emporte. Ce qui nous amène à réfléchir aux décisions que l’on peut prendre. À être parfois partagé entre la raison et le désir d’écouter ses envies. “Après tout on n’a qu’une vie”.
Concernant l’alimentation, ça devrait être la même chose. On devrait faire preuve d’un certain pragmatisme en choisissant des aliments bons pour notre santé, mais ne pas négliger la satisfaction que nous procure le fait de manger.
C’est un juste équilibre à trouver entre la nécessité de donner à son corps ce dont il a besoin pour se maintenir en bonne santé et l’épanouissement que suscite un bon repas.
Une plénitude qu’il est difficile d’atteindre lorsque l’on est au régime.
Où chacune de ses envies est négligée. Où chacun de ses désirs est délaissé au profit d’un contrôle rigoureux de son alimentation.
Où toutes ses pensées concernant l’alimentation n’ont qu’un seul objectif : déterminer si ce que l’on s’apprête à manger est bon ou mauvais dans le cadre de son régime. Si ce que l’on fait est bien ou mal pour réussir à perdre du poids.
Plus rien d’autre ne compte !
Ce dont on a envie sur le moment ne demeure plus qu’une préoccupation secondaire.
Car lutter semble être le meilleur choix.
Tout est mis en place pour ne pas se laisser tenter par un aliment que l’on perçoit comme mauvais.
Et même si chaque jour qui passe fait grandir la frustration qui monte inlassablement en nous, le désir de pouvoir arborer un corps que l’on convoite tant nous fait résister le plus longtemps possible.
Mais arrive inévitablement le moment où la volonté ne suffit plus..
Résister à un simple gâteau devient aussi difficile que de gravir l’Everest sans oxygène.
Ce même gâteau auquel on a pensé une dizaine de fois mais qu’il nous était impossible de manger car “on est au régime”.
Mais sur lequel on finira malheureusement par craquer car résister était devenu insoutenable.
Un craquage en somme tout à fait normal.
On ne vous l’a peut-être jamais dit parce que ça serait remettre en cause le fondement de toutes ces méthodes à la con qu’on essaye de vous vendre.
Mais il n’y a rien de honteux à finir par craquer lorsque l’on se prive de tout ce que l’on aime et que l’on mange très peu.
(Au passage, veuillez me pardonnez pour la vulgarité, j’essaye de me contrôler mais c’est plus fort que moi quand je parle de régime, je finis toujours par déraper)
Mais le problème lorsque l’on est fusionné avec l’idée de régime, c’est qu’on ne voit pas les choses de la sorte.
Bien au contraire. Craquer est assimilé à un plaisir coupable qu’il faut immédiatement rectifier.
Un sentiment mitigé où on est partagé entre le plaisir qu’on a pu prendre à manger quelque chose qu’on adore mais qu’on se refuse habituellement car on est intimement persuadé que s’octroyer ce genre de petit plaisir n’est pas en accord avec notre régime, et la culpabilité de ne pas avoir été capable de résister, qui résonne en soi comme un échec.
Une culpabilité qui finit toujours par l’emporter sur le soulagement temporaire que l’on ressent après s’être laissé aller et avoir réussi à lâcher prise un instant.
Cette même culpabilité qui nous amène à nous reprendre en main, et à faire encore plus d’efforts pour se contrôler.
C’est le début d’un combat intérieur permanent contre soi-même.
Quand la supposée solution constitue le problème
C’est là tout le problème avec les régimes. Ce qui semble être la solution constitue en réalité le problème.
On pourrait penser que contrôler son alimentation aurait un effet sécurisant. En effet, on pourrait se dire que si on sait quoi manger et qu’on s’y tient, alors les résultats devraient apparaître !
Mais la réalité est souvent bien différente.
Contrôler de manière stricte son alimentation oriente vers la privation et la restriction. Qui elles amènent inévitablement aux craquages alimentaires.
Laissant penser que l’on ne fait pas tout pour perdre du poids. Que l’on est faible face à la nourriture. Que la nourriture est le problème !
Alors même que s’orienter vers la nourriture dans ce contexte est simplement une conséquence logique d’une restriction et d’une privation trop lourde à supporter.
Mais c’est très rarement ce constat qui est fait. On y voit plutôt du laisser aller et un manque de volonté. Une perte de contrôle qu’il faut compenser.
Comme si faire encore plus d’efforts était un moyen de rééquilibrer les choses. D’annuler les excès du passé pour repartir sur de nouvelles bases. Sur un tout nouveau cycle où on va être plus assidu, faire encore plus attention à ce qu’on mange.
Cela permet de se rassurer un instant, de se soulager temporairement de la culpabilité.
Mais c’est un soulagement seulement éphémère. Car les envies irrépressibles de manger elles, n’ont pas disparu.
Au contraire, elles sont bien souvent encore plus présentes en raison du sentiment de frustration qui grandit progressivement en soi. Et amènent à des compulsions alimentaires qui dégradent à chaque fois un peu plus sa relation à la nourriture. Ce qui entretient une relation malsaine avec la nourriture.
On a comme une impression d’être piégé avec la nourriture.
Manger devient le sujet de prise de tête au quotidien, occupant encore un peu plus chaque jour l’espace mental qu’on consacre à la nourriture qui occupe déjà une part importante de nos pensées.
C’est une véritable emprise mentale qui nous ronge de l’intérieur. Une véritable lutte intérieure que l’on mène contre soi-même, qui est épuisante psychologiquement, mais aussi physiquement, parce qu’on ne mange pas grand-chose.
On entre dans une boucle sans fin où on lutte quotidiennement contre ses envies irrépressibles de manger. Sans pour autant trouver de solutions à ces moments de craquages qui reviennent mettre en doute nos capacités à entreprendre et atteindre un objectif qui nous est pourtant cher à nos yeux : perdre du poids.
Tout cela a des répercussions dans notre sphère privée.
Quand les régimes viennent s’immiscer dans la sphère privée
Comment garder confiance en soi quand chacun de ces craquages est perçu comme un échec cinglant ?
Quand ne pas réussir à résister à un petit gâteau ou à une tablette de chocolat résonne comme une fatalité pour laquelle on se sent impuissant.
Tout autour de soi semble s’écrouler. On ne contrôle plus rien. On remet tout en doute.
La confiance que l’on se porte se consume à petit feu. Remettant en doute ses capacités à entreprendre et réussir ses projets dans sa vie personnelle.
Faire face à ses difficultés de la vie courante devient parfois même délicat. Et manger est une réponse à tous ces inconvénients que l’on peut rencontrer dans sa journée.
Cela permet un instant de ne plus faire face à ses problèmes du quotidien.
Mais s’orienter vers la nourriture dans ces moments-là n’est pas en adéquation avec son régime.
Et même si ce court moment de déconnexion permet un instant de se soulager, on est rapidement rattrapé par la culpabilité.
On se sent mal d’avoir cédé. On se dégoûte, on se parle mal, on déteste encore un peu plus son corps. Ce même corps pour lequel on fait tant d’efforts, mais en vain. Que l’on plonge malgré nous dans un environnement stressant où nos émotions sont mises à rude épreuve.
Un stress aussi bien psychologique que physique. Où on alterne entre des phases remplies de volonté et des périodes sans énergie. Où on se sent à plat, constamment fatigué. Où un rien nous rend irritable. Sans parler de cette frustration générée par les interdits que l’on s’impose qui nous plonge dans un conflit intérieur avec soi-même où on est sans cesse partagé la volonté de maintenir vos efforts, de résister et la tentation de lâcher prise parce qu’on meurt tout simplement de faim
Ces mêmes moments de lâcher prise jugés comme des déconvenues qui viennent dégrader peu à peu l’image que l’on a de soi et l’estime que l’on se porte.
C’est là aussi un cercle vicieux qui entretient un mauvais relationnel avec soi-même.
On se renferme sur soi-même. S’engluant dans une relation malsaine avec la nourriture où chaque contrariété avec l’alimentation nous enfonce un peu plus la tête sous l’eau. Mais paradoxalement, manger est aussi un moyen de ne pas totalement couler.
Tout simplement parce que manger fait partie intégrante de notre vie. Et qu’au-delà du besoin vital que cela représente c’est aussi un plaisir dont on devrait se délecter chaque jour.
C’est d’ailleurs bien là la difficulté avec la nourriture. Ce qui peut représenter un problème nous amenant à de multiples prises de tête représente également une source de bonheur, de délectation, parfois même de consolation. Une part de d’enjouement qui vient contraster avec la peine éprouvée après chaque mésaventure avec la nourriture.
Quoiqu’il en soit, les régimes ne sont pas et ne seront jamais la solution pour perdre du poids.
Bien au contraire, ils sont aux antipodes de ce que peut représenter un rapport sain à la nourriture permettant de retrouver progressivement son poids d’équilibre.
Dites-vous bien que si les régimes étaient efficaces, nous serions tous minces à l’heure qu’il est.
La seule chose qu’offrent les régimes, ce sont des prises de tête supplémentaires dans nos journées déjà bien remplies de difficultés.
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